ENTRETIEN DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, M. PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, AVEC "BFM" - Extraits (18/01/2007)

(...)
Q - Alors justement, on va vous en poser sur votre ministère et sur ce qu’on a entendu depuis 48 heures, que la France voulait envoyer un émissaire en Iran et qu’il était question que vous-même, vous partiez pour Téhéran, pour amorcer un dialogue, non pas vraiment sur le nucléaire, mais sur le Liban et sur le rôle du Hezbollah déstabilisateur à l’intérieur du Liban, en vue peut-être même de la conférence de reconstruction du Liban, qui a lieu le 25 janvier prochain. Vrai ou faux ?
R - J’ai lu cela, mais ce n’est absolument pas d’actualité aujourd’hui.
Q - C’est vrai ou c’est faux ?
R - Je vous dis que ce n’est pas d’actualité.
Q - Donc ce n’est pas faux ?
R - Non, cela veut dire quoi ? Cela veut dire que le dossier nucléaire iranien est une affaire extrêmement importante. Nous sommes vraiment totalement impliqués, nous Français, avec les Allemands et les Britanniques. Le 23 décembre dernier, nous avons voté la résolution 1737 au conseil de sécurité, avec les Chinois, les Russes et les Américains. Que dit-elle à l’Iran pour la première fois ? Que nous allons mettre en œuvre un mécanisme de sanctions.
Q - Depuis le temps qu’on le dit. Il n’y a pas de rupture, c’est ce que vous dites ?
R - C’est très important. C’est un élément tout à fait nouveau. Le 23 décembre, nous avons mis en œuvre un mécanisme de sanctions, à la fois sur le programme balistique et sur le programme nucléaire.
Q - Donc vous nous dites : "on ne lâche pas nos alliés, on ne revient pas sur cette résolution, mais néanmoins, on pense à y aller quand même. Concrètement, on pense à y aller ou pas" ?
R - Comme vous connaissez bien vos dossiers, vous avez bien fait la différence entre le dossier nucléaire iranien et la question du Liban. Pour le dossier nucléaire iranien, nous sommes absolument solidaires avec la communauté internationale parce que nous sommes au Conseil de sécurité des Nations unies et que nous avons voté ces sanctions. Et si l’Iran veut s’isoler, nous continuerons dans cette dynamique. S’il suspend les activités nucléaires sensibles, et nous espérons qu’il le fera, ce sera M. Solana qui mènera les négociations avec l’Iran - ce ne sera pas le Français et l’Allemand d’un côté, le Britannique de l’autre.
Q - Alors M. Solana, rappelez à nos auditeurs et à nos téléspectateurs...
R - Javier Solana est le Haut Représentant de la Politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne. C’est lui qui au nom de l’Europe et de la communauté internationale, va éventuellement négocier.
Q - Alors sur le dossier libanais et sur le dossier régional...
R - Nous sommes, comme toujours, solidaires de la Communauté internationale. A propos du Liban, tout le monde sait que l’Iran joue un rôle important dans la région.
Q - Essentiel et croissant...
R - Les autorités iraniennes souhaitent en effet jouer un rôle croissant. C’est d’ailleurs une des conséquences de la guerre en Irak. Regardez ce qui se passe.
Q - Alors, qu’est-ce qu’on fait ? On doit aller les influencer, on doit aller leur parler ?
R - J’ai rencontré, comme beaucoup de mes homologues européens, M. Mottaki, le ministre iranien des Affaires étrangères. Nous ne ferons rien sans en parler à nos partenaires et aux pays voisins.
Q - La conférence sur le Liban, le 25 janvier, elle va avoir lieu ou pas ?
R - La conférence sur le Liban aura lieu, en effet, le 25 janvier.
Q -Parce qu’on sent quand même qu’il y a certaines réticences ?
R - Non, au contraire, je pense que ce sera un succès et il faut le dire. La communauté internationale sera représentée par les ministres des Affaires étrangères et les ministres des Finances, pour cette conférence sur la reconstruction Liban. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de donner au gouvernement de M. Siniora, qui est le Premier ministre libanais, légitimement nommé après des élections transparentes et libres, notre appui, l’appui de la communauté internationale pour affirmer la souveraineté, l’unité et l’indépendance du Liban.
(...)./.

Dernière modification : 24/01/2007

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