Cérémonie de levée du corps et d’adieux au maréchal des logis chef Franck Boussiquet (26/09/2006)

ALLOCUTION DE S.E. MONSIEUR BERNARD EMIÉ, AMBASSADEUR DE FRANCE AU LIBAN A L’OCCASION DE LA CÉRÉMONIE DE LEVÉE DU CORPS ET D’ADIEUX AU MARÉCHAL DES LOGIS CHEF FRANCK BOUSSIQUET
Aéroport International de Beyrouth
Mardi 26 septembre 2006

Monsieur le Contre-Amiral Magne,
commandant la force Baliste,
Monsieur le Général représentant du Général Sleiman, commandant en chef des armées libanaises,
Monsieur le Lieutenant-Colonel Carrey, Chef de Corps du 121ème Régiment du Train,
Madame et Messieurs les Conseillers à l’Assemblée des Français à l’Etranger,
Mesdames, Messieurs,

Nous sommes rassemblés cet après-midi à l’aéroport international de Beyrouth pour dire au revoir au Maréchal des Logis Chef Franck Boussiquet, pour rendre hommage à sa mémoire, pour nous incliner devant lui.

Officiers, sous-officiers, Brigadiers Chefs, Brigadiers et soldats du 121ème Régiment du Train de Montlhéry, vous avez quitté la France le 27 août dernier pour vous porter, à la demande du Président de la République et des autorités françaises, au secours du Liban. Le Liban meurtri par la guerre, détruit dans ses infrastructures et ses voies de communication par des frappes israéliennes disproportionnées. Le Liban pour lequel la France la première, dans l’urgence, s’est mobilisée, mobilisée pour lui apporter de l’aide humanitaire, mobilisée pour l’aider à se relever et faire en sorte notamment que ses ponts puissent être rétablis au plus vite pour que la vie normale reprenne ses droits, pour que l’aide humanitaire parvienne aux populations les plus fragiles, pour que le pays reparte.

Dans cette mission d’urgence et de solidarité, vous vous êtes engagés avec tout votre enthousiasme, votre professionnalisme, votre sens du devoir. Dans cette action, le Maréchal des Logis Chef Franck Boussiquet a pris toute sa part.

Un accident terrible, un accident au service d’une très noble mission a emporté votre camarade. Participer au redressement d’un pays et réouvrir les communications entre ses habitants, permettre à l’activité de reprendre après une guerre terrible de 33 jours est sûrement une très noble mission pour un soldat. Ensemble nous avons pu voir la joie des populations concernées, leur affection à votre égard, leur reconnaissance pour l’action de la France lorsque vous travaillez durement sur ces chantiers d’urgence, lorsque nous avons pu, avec nos ministres de la Défense et de l’Equipement, inaugurer ces ponts.

C’est en vérité à une très noble mission que le Maréchal des Logis Chef Franck Boussiquet s’est consacré. C’est au service de la France et de cette mission qu’il a payé de sa vie.

Pour reprendre les mots du Président de la République Française rendant hommage aux soldats morts pour la France en Côte d’Ivoire, je le cite : « C’est le destin et l’honneur du soldat que d’accomplir son devoir souvent loin des siens, toujours au risque de sa vie, avec courage, dignité et maîtrise de soi. Tel est le vrai visage, l’exigence et la noblesse du métier des armes. Et telle est la grandeur de la mission des 15 000 soldats français engagés aujourd’hui sur les cinq continents ».

Vous tous, ses camarades, voulez rendre hommage à son idéal et à son sacrifice. Et vos frères d’armes de l’armée libanaise, qui nous ont apporté dans cette mission toute l’assistance possible, sont là aussi pour nous exprimer leur peine et leur solidarité, témoignant de cette relation privilégiée, fraternelle, égale à nulle autre, qui unit le peuple français et le peuple libanais. Je les remercie d’être à nos côtés en ces circonstances.

Le Maréchal des Logis Chef Boussiquet a payé de sa vie son engagement et son dévouement à sa mission. Son sacrifice est aussi celui de sa femme Caroline, celui de ses parents, à qui je veux dire combien nous partageons leur immense douleur.

Au nom des autorités françaises, je m’incline devant la mémoire du Maréchal des Logis Chef Franck Boussiquet. Je m’incline devant ses camarades et devant l’ensemble de son régiment Je m’incline devant ces soldats qui sont venus au Liban porter l’engagement, les valeurs et l’honneur de la France. C’est à ce sacrifice et à Franck Boussiquet, qui a rejoint sur cette terre amie du Liban les nombreux Français qui ont donné leur vie pour la liberté, l’indépendance, la souveraineté et la prospérité de ce pays, que nous rendons aujourd’hui, ensemble, avant son retour vers sa terre de France, un dernier hommage.

Je vous remercie./.

Dernière modification : 17/01/2007

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