Visite à Beyrouth du Maire de Paris, M. Bertrand Delanoë (10-13/09/2006)

Monsieur le Président,

Madame et Messieurs les Ministres,

Messieurs les Députés,

Monsieur l’Ambassadeur de France,

Mesdames, Messieurs, Chers amis,

Rien ne saurait exprimer la joie que j’ai de me trouver aujourd’hui à Beyrouth. Qui plus que Paris a pu souffrir avec les Libanais tout au long de cette crise ! Je pense à cette part libanaise de l’identité de Paris. Je suis le Maire d’une ville qui est une ville libanaise. Et je n’oublie jamais, je ne peux pas oublier ce que l’âme libanaise a donné à Paris. Mes amis, je suis venu ici pour travailler et avec M. le maire de Beyrouth nous avons effectivement un programme de travail chargé, car nous sommes les managers de nos villes. Nous avons le devoir au nom des convictions, des valeurs, au nom des besoins des citoyens de nos villes, nous avons le devoir de travailler, de travailler pour la santé, de travailler pour l’urbanisme, de travailler pour la culture. Je vous promets que nous travaillons et que nous travaillerons beaucoup ensemble. Mais mes amis, nous ne pouvons pas nous rencontrer aujourd’hui sans avoir sur nos épaules la beauté du poids d’histoire. Parfois sa vérité cruelle et surtout ce que le Liban nous enseigne, toujours croire dans la vie , toujours croire dans nos capacités de servir les valeurs de l’être humain. Vous les Libanaises et les Libanais, vous savez mieux que tout autre que quelle que soit l’épreuve, que quelle que soit la souffrance, il y a toujours un chemin pour la vie, un chemin pour le renouveau, un chemin pour l’espérance.

Alors pour cela je viens vous dire au nom de la France et avec le Président de la République française, qui s’est exprimé, qui a agi courageusement de manière pertinente, au nom de tout le peuple français, vous êtes des démocrates et puis vous connaissez bien la France, vous connaissez bien ses débats démocratiques, vous connaissez bien ses différences. Mais lorsque la France parle au Liban, lorsque la France agit pour la paix et pour l’avenir du Liban, c’est toute la France rassemblée pour vous.

Mes chers amis , je vous le dis dans ce voyage, je le dirai pendant le séjour où j’aurai l’honneur de rencontrer Monsieur le Premier Ministre, de rencontrer Monsieur le Grand Mufti de la République, de rencontrer beaucoup d’autorités religieuses de toutes les confessions et de rencontrer bien sûr mon ami, Mgr. Sfeir. De rencontrer des personnalités libanaises représentatives de ce peuple que nous aimons, de sa diversité, de ses engagements. Je veux vous dire que moi j’ai confiance dans le Liban. Moi je sais que le Liban aime sa diversité, je sais que le Liban est une terre, est un peuple, où l’on aime s’enrichir des différences, il n’est pas possible de repousser un Libanais patriote qui met son peuple, son histoire, son avenir avant toute autre considération quelle que soit sa religion, quel que soit son parti, il est libanais, et c’est pour cela que la France l’aime.

Au nom de Paris, au nom de votre ville, car vous avez des droits sur Paris, vous savez, Victor Hugo disait « le genre humain a des droits sur Paris ». Et si le genre humain a des droits sur Paris, je vois que dans le genre humain, les Libanais ont des droits particuliers sur Paris.

Alors cette visite, elle est de sincérité. Elle est d’engagement, elle est de solidarité, de solidarité avec tout le peuple libanais et vous savez pour moi c’était un symbole. Dès la fin du mois de juillet, de faire inscrire sur tous les panneaux municipaux l’appel pour la solidarité avec le Liban par les instruments que m’a indiqués le gouvernement légal, légitime du Liban et c’était beau au moment où vous souffriez qu’il y ait l’enthousiasme, la solidarité, l’engagement des Parisiens officiellement aux côtés de tout le peuple libanais, le peuple libanais qui a une espérance que nous devons servir de toute notre force, son espérance de paix. La paix est un droit pour tout le peuple libanais.

Chers amis, avec les maires des villes francophones, bien sûr avec le maire de Beyrouth mais aussi les maires que je salue, les amis de Zahlé, de Tripoli, avec tous les maires du Liban, puisque le maire de Beyrouth est aussi le président pour les villes libanaises de notre réseau des maires du monde, nous sommes dans cette mondialisation, dans ce 21ème siècle, qui est le siècle des villes, qui est le siècle des problèmes des villes, qui est le siècle de la civilisation urbaine, devrons-nous dans nos villes créer cet espace d’humanité pour que la vie en ville devienne une vie d’épanouissement, une vie d’emploi, une vie d’éducation, une vie de rencontre, une vie d’entreprise, une vie de liens des êtres humains entre eux. Je vous le dis avec toute la sincérité dont je suis capable, le Liban, malgré ses épreuves, peut être un exemple pour le monde. Ce monde de ce début de 21ème siècle, il choisira le conflit des civilisations, il choisira la guerre, il choisira de rejeter celui qui est différent, il choisira au contraire d’être un siècle de rencontres, de rencontres des croyances et même des non croyances, d’être un siècle de rencontres des cultures, d’être un siècle qui soit un véritable hymne à la vie. Pour moi le Liban, et c’est pourquoi la France doit poursuivre son devoir aux côtés de la richesse contenue dans le peuple libanais, le peuple libanais peut être un exemple pour le monde. L’exemple de l’inventivité. L’exemple du rassemblement de l’unité d’un peuple divers. L’exemple de l’unité, l’exemple d’une souveraineté réussie, d’une indépendance qui donne à un peuple le pouvoir et le pouvoir à lui seul de décider pour son avenir.

Chers amis, vous avez compris que j’aime le Liban. Vous avez compris que le Liban est utile au monde. L’affection entre le Liban et la France est indestructible. L’affection entre la France et le Liban doit être quelque chose qui donne une vie aux jeunes générations. Que les enfants du Liban et les enfants de France pensent le futur ensemble, s’ils pensent au futur ensemble, dans ce monde compliqué, dans ce monde dangereux, alors je suis sûr que le rapport à la vie qu’éprouvent les Libanais sera contagieux et que la paix du Liban, que la souveraineté du Liban, que l’indépendance du Liban, que l’unité du Liban, que la richesse du Liban sera un cadeau au monde. Je vous le dis, et c’est mon vœu, que le Liban est, que le Liban soit fort, que le Liban soit fier de son histoire et de ce qu’il construit. Que le Liban compte sur la solidarité de ses vrais amis et en particulier la solidarité de la France. Ensemble, ensemble nous saurons surmonter toutes les épreuves solides sur nos valeurs communes parce que c’est ensemble que nous pourrons pour les plus jeunes bâtir cet hymne à la vie./.

Dernière modification : 30/01/2007

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